Dans notre article précédent nous avons introduit le recrutement et sommairement abordé quelques unes des réalités entraînés par l’essor de la numérisation. L’analyse du recrutement et de l’incidence que peuvent avoir les nouveaux outils que nous n’avons à ce stade pas encore clairement défini, ne peut se faire à notre sens, sans avoir clairement délimité un spectre d’observation. C’est pour ce la qu’il nous semble donc nécessaire avant d’entrer en profondeur sur ce que sont ces nouveaux outils, de nous appesantir sensiblement sur le recrutement et ses réalités dans le contexte que nous connaissons le mieux: le contexte Camerounais.
Le recrutement est un processus sensible d’autant plus si l’abondance de candidature et le désespoir des candidats sont des réalités de la zone où s’effectue le recrutement. De fait, le Cameroun souffre de ces deux problèmes. Car, la réalité du secteur de l’emploi au Cameroun, est celle d’une faible offre et d’une forte demande dans le secteur formel.Cela transparaît dans une étude de l’Institut National des Statistiques du Cameroun (INS) effectuée en 2011[1]. Cette étude dévoile un taux de chômage de l’ordre de 10 à 30% en ce qui concerne les jeunes vivants dans les villes. Sachant que cette même étude souligne que « 90% des travailleurs exercent dans le secteur informel, tandis que 70% des travailleurs gagnent mensuellement moins de 23.500 francs CFA« .
Faible offre et d’une Forte demande
Selon l’ INS, depuis 2009, près de 75 000 jeunes arrivent chaque année sur le marché de l’emploi au Cameroun, il n’est pas surprenant d’observer une très forte demande pour les postes de cadres. Selon le groupement GICAM (Groupement inter patronal du Cameroun) en 2016, 100 000 nouveaux demandeurs d’emploi arrivent chaque année sur le marché du travail. Cependant, les diplômés de l’enseignement supérieur sont « malheureusement » les plus nombreux dans cette cohorte. Il est clair donc qu’en milieu urbain, le chômage touche plus les diplômés ayant suivi un cursus académique général que ceux qui ont reçu un enseignement technique ou professionnel.
100 000 nouveaux demandeurs d’emploi arrivent chaque année sur le marché du travail
Ces études nous permettent de nous rendre compte de la nature sensible du recrutement au Cameroun. Nous avons une abondance de candidatures aux profils similaires. Cette réalité n’est pas uniquement l’apanage du Cameroun mais de nombreux pays en voie de développement. Car, plus de demandeur, cela signifie la nécessité d’avoir un processus de sélection plus rigoureux. Il est vrai que le gestionnaire des ressources humaines ne manque pas d’outils pour l’aider à mener à bien cette tache délicate.Car, l’avènement des nouvelles technologies de télécommunications qui datent de deux décennies déjà n’a pas manqué d’étoffer le panel d’outils à notre disposition.
Quels sont ces nouveaux outils ? Nous en parlerons dans le prochain épisode.
N’hésitez pas à donner vos avis et à nous faire part du contexte du recrutement dans votre pays ou dans votre ville.
Pour consulter l’épisode 1 c’est par ici.
[1] INS 2010 « Deuxième Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel au Cameroun » URL :http://www.statistics-cameroon.org/news.php?id=132.